Swiss Media

WhatsApp_Image_2025-01-20_at_15.09.28-removebg-preview

SWISS MEDIA

ENTRETIEN AVEC CARINE KOPFERSCHMITT VICE-PRÉSIDENTE DE LA CAPI DÉLÉGUÉE AU RAYONNEMENT CULTUREL ET À L’ENSEIGNEMENT ARTISTIQUE, ADJOINTE AU MAIRE DE VILLEFONTAINE

La CAPI, qui propose une offre culturelle riche, élabore une stratégie ambitieuse dans ce domaine en partenariat avec les acteurs associatifs et les communes

Pouvez-vous présenter l’offre de la CAPI dans le domaine culturel ? Comment participe-t-elle au rayonnement du territoire ?

La CAPI dispose d’un tissu culturel dynamique porté par plusieurs équipements, notamment un conservatoire à rayonnement départemental (le conservatoire Hector Berlioz), une scène conventionnée d’intérêt national « cirque » (le Vellein, scènes de la CAPI), un réseau de onze médiathèques et une scène de musiques actuelles (Les Abattoirs). Chaque équipement offre une programmation de saison à destination des familles, du public jeune, des scolaires et du public empêché. Deux dispositifs majeurs contribuent au rayonne[1]ment de notre agglomération parce qu’ils créent une dynamique de mise en réseau d’une part, et une synergie avec les communes d’autre part.

Le premier est notre plan local d’éducation artistique et culturelle (Pleac) pour lequel nous avons reçu la labellisation « 100 % EAC » du Ministère de la Culture en 2022 pour une durée de cinq années. Le Pleac a pour objectif d’organiser et de promouvoir, sur le territoire de la CAPI, un parcours d’éducation artistique et culturelle pour les élèves, les enfants, les adolescents, les familles, les maisons de quartier, les publics spécifiques (culture et santé, culture et justice, petite enfance). Depuis la première convention en 2013, c’est l’une des actions phares de la CAPI, qui apparaît comme un territoire volontaire et exemplaire dans la démarche de diversification de l’offre culturelle et artistique avec des structures culturelles et partenaires incontournables. Le second est notre biennale du cirque, qui permet aux vingt-deux communes de notre agglomération d’accueillir une représentation sur leur territoire à chaque édition, véritable valorisation de « l’aller vers » et du « hors les murs ». Quels sont les grands axes de la stratégie culturelle territoriale de la CAPI ? Nous souhaitons amplifier les collaborations et les coproductions, favoriser la circulation des publics et « l’aller vers » et développer une culture commune. Il s’agit également d’améliorer la communication entre acteurs du territoire pour que le « kiosque culturel global » soit suffisamment lisible, de porter attention et d’agir en direction des publics non « acquis ». En outre, nous continuerons à défendre et pro[1]mouvoir la culture à l’école avec le Pleac, à mettre les habitants au cœur du projet culturel du territoire en décloisonnant les publics, à investir les espaces publics de l’ensemble des communes et à amplifier le « hors les murs».

Enfin, nous avons pour objectif de valoriser tous les espaces culturels pour construire ensemble un avenir culturel capisérois de sens et de pertinence compréhensible par et pour tous nos habitants.

Pouvez-vous évoquer le projet de nouveau conservatoire Hector-Berlioz CAPI ?

Le projet d’établissement du conservatoire Hector Berlioz est au service du rayonnement de notre agglomération. Il répond aux orientations stratégiques du projet de territoire voté par la nouvelle gouvernance politique élue en 2020. Il vise l’excellence de l’enseignement, le rayonnement culturel et l’équilibre du territoire. En effet, la construction de notre nouveau conservatoire vient conforter notre volonté de dispenser et d’offrir un enseignement artistique (musique, art dramatique et danse) reconnu, d’excellence et de rigueur. Nous voulons aussi proposer un établissement qui rayonne au travers de ses saisons culturelles pédagogiques et professionnelles, inscrire la saison dans le parcours de formation des élèves et étudiants, rendre visible et concret le fait que le conservatoire n’est pas uniquement un lieu d’enseignement mais bien un lieu de diffusion et notamment de diffusion professionnelle. Il s’agit également d’en faire un pôle ressource à l’échelle du Nord Isère par un maillage fort et pérenne avec les écoles du territoire et les communautés avoisinantes.

Quelles actions menez-vous pour faciliter l’accès de tous les habitants à la culture ?

Nous avons la chance d’avoir des directions et partenaires culturels qui travaillent de manière transversale au travers notamment du Pleac mais également sur des actions spécifiques (répétitions du conservatoire…) menées en lien et en collabo[1]ration avec les communes pour une circulation naturelle et aisée des publics sur un territoire hétérogène. Nous portons véritablement l’ambition de cette circulation des publics de la lecture publique au spectacle vivant, en passant par l’enseignement artistique, en n’omettant pas d’aller vers le public dans son environnement et de développer l’acculturation de cette politique publique majeure

Quelles sont vos priorités pour les prochaines années ?

En conclusion, je dirai que la CAPI n’a pas à rougir de son offre culturelle étoffée, différenciante, reconnue au-delà d’un territoire situé entre la métropole de Lyon et celle de Grenoble. La culture n’étant pas une compétence portée par notre agglomération, il me paraît indispensable au[1]jourd’hui d’écrire notre stratégie culturelle pour qu’elle révèle et réaffirme les articulations avec l’ensemble des acteurs, renforce les synergies et passerelles afin de couvrir le public le plus large possible et, enfin, participe à l’attractivité résiden[1]tielle du territoire, à sa cohésion sociale, à son identité d’Est en Ouest. De surcroît, le manque de coordination globale peut avoir pour effet soit d’exclure certains publics de l’offre culturelle soit de créer une forme de concurrence dans certaines zones du territoire ou en matière de diffusion. Notre stratégie culturelle est donc en cours d’élaboration. L’ensemble des acteurs culturels (communes et secteur associatif) est associé à la rédaction de cette stratégie en mettant l’action culturelle au cœur de notre attrac[1]tivité pour des raisons économiques et sociales ou pour des problématiques de mobilité. L’élabora[1]tion de cette politique associera également un panel représentatif de la population et d’usagers des équipements culturels du territoire. Cette période de confinement aura profondément bouleversé les usages des spectateurs. Agiles et en constant questionnement dans notre offre, nous continuons à vouloir une culture connectée à la réalité de son territoire pour que l’usager s’épanouisse, s’exprime, s’affirme.