Swiss Media

WhatsApp_Image_2025-01-20_at_15.09.28-removebg-preview

SWISS MEDIA

Les enjeux en matière de logement et de renouvellement urbain sont nombreux sur le territoire de la CAPI : développement de l’offre neuve, production de logements à des prix abordables, amélioration du parc social, prise en compte des besoins de publics spécifiques, etc

Quels sont les grands axes du deuxième programme local de l’habitat de la CAPI ? Quelle est notamment votre stratégie foncière ?

Le PLH 2 de la CAPI, qui concerne la période 2019- 2024, définit cinq orientations se déclinant en douze actions en fonction des attentes des communes et des besoins des populations. Il s’agit de maîtriser et cibler le développement de l’offre neuve, davantage diversifier et équilibrer le développement d’une offre abordable, intensifier et cibler l’intervention sur le parc social existant, mieux répondre aux besoins spécifiques, observer, animer et suivre la politique de l’habitat.

S’agissant du développement de l’offre neuve, un des grands enjeux est qu’elle soit en adéquation avec les besoins et les capacités des territoires. Il faut définir et mettre en œuvre une stratégie foncière grâce à la collaboration des communes et des opérateurs fonciers tels que la SARA et l’Epora. La CAPI travaille avec l’ensemble des communes à travers les objectifs de production de leurs PLU1. Le ciblage de l’offre neuve se fait de manière quantitative et qualitative (types de logements et de publics, accession sociale, etc.). Un grand nombre d’opérations se font sous la forme de vente en l’état futur d’achèvement, rendant l’accès au foncier difficile pour les opérateurs sociaux. Le service habitat de la CAPI œuvre donc en lien avec les communes afin de connaître le foncier disponible. Un levier concerne le bail réel solidaire (BRS) pour l’accession sociale à la propriété.

Afin de proposer une offre abordable, l’objectif est d’influer sur le type de logements produits afin de mieux répondre aux attentes. Nous constatons en effet depuis la crise sanitaire une augmentation des prix de l’immobilier sur l’ensemble des marchés. Le secteur fait face à de nouvelles normes environne[1]mentales et à l’augmentation des prix des matières premières, ce qui induit des hausses importantes du prix de l’immobilier en excluant une partie de la population de la possibilité de devenir propriétaire. Dans ce contexte, il est important d’encourager la production de logements à des prix abordables grâce à des subventions de la CAPI et à des partenariats avec des bailleurs et promoteurs.

 En ce qui concerne l’intervention sur le parc social existant, nous voulons augmenter son attractivité auprès des résidents notamment à travers la réhabilitation des logements en termes d’amélioration des performances énergétiques. Dans ce cadre, la CAPI verse chaque année une subvention de 200 000 euros pour les opérations menées par les bailleurs afin d’améliorer l’étiquette énergie des logements, ce qui a un impact direct sur la qualité de vie des habitants. Le fait de mieux répondre aux besoins spécifiques est une autre de nos priorités : il s’agit de proposer une offre adaptée aux jeunes, aux seniors et aux personnes à mobilité réduite en termes de localisation, de typologie et de prix

Pouvez-vous présenter les projets de renouvellement urbain portés par la CAPI à Villefontaine et L’Isle d’Abeau ?

L’Isle d’Abeau ? Ces projets sont inscrits dans une vision de l’habitat, des espaces publics et de l’économie. L’objectif est de rendre attractifs ces quartiers grâce à des logements réhabilités. Par exemple, à L’Isle d’Abeau, 314 logements en trois ans ont fait l’objet d’une réhabilitation en cours ou terminée. Cet enjeu est majeur pour répondre aux attentes des habitants.

En ce qui concerne les espaces publics, notre but est de créer des centres-villes plus apaisés qui favorisent les mobilités douces et les espaces verts. S’agissant enfin de l’économie, nous échangeons avec les communes ou les bailleurs propriétaires de locaux commerciaux afin de proposer une diversité commerciale et d’attirer les habitants d’autres quartiers.

Quelles initiatives ont été lancées pour le développement de nouvelles formes d’habitat ?

Dans le cadre du PLH 2 et des orientations du PLH 3, nous voulons réinventer nos modes d’habitat (co-living, résidences intergénérationnelles) et accompagner les communes portant des projets dans ce domaine. On peut notamment évoquer une opération d’habitat inclusif menée à Bourgoin[1]Jallieu qui concerne sept logements. Il s’agit d’une forme d’habitat partagé avec des espaces de vie individuels et communs ainsi que des services per[1]mettant de répondre aux demandes des personnes âgées ou en situation de handicap. Par ailleurs, une opération a été réalisée à Villefontaine pour la création d’une résidence seniors qui propose des logements adaptés aux personnes âgées.

Quelles sont vos orientations pour les prochaines années ?

Nous commençons à travailler sur le PLH 3 qui devra prendre en compte plusieurs enjeux. S’agissant de l’aménagement, nous nous interrogerons sur l’évolution des modes d’habitat et sur le concept de sobriété foncière avec une densification prévue par la loi pour limiter l’extension urbaine qui ne sera acceptée par les citoyens que grâce à la présence d’îlots d’espaces verts.

Nous continuerons aussi à travailler en lien avec les communes sur la stratégie foncière de l’habitat à travers des opérations d’aménagement et des outils comme le bail réel solidaire. Un autre enjeu concerne le logement des seniors à travers le développement de l’habitat intergénérationnel ou des résidences seniors et des jeunes actifs défavorisés grâce à l’accession sociale. Nous sommes en retard dans ce domaine qui permet d’ancrer ces personnes sur le territoire.

On peut aussi évoquer le développement de l’habitat inclusif et la prise en compte des personnes à mobilité réduite. Un autre axe stratégique consiste à faire venir les classes moyennes dans les QPV dans une démarche de mobilité sociale grâce aux opérations de renouvellement urbain. Enfin, nous poursuivrons nos aides pour la rénovation énergétique des logements tout en menant une réflexion sur la possibilité de verser des subventions au parc privé et aux copropriétés.